Kefir : bienfaits, posologie, contre-indications

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Le kéfir est une boisson probiotique fermentée, traditionnellement préparée en ajoutant des grains de kéfir au lait. Ces grains sont une symbiose de bactéries et de levures vivant dans une matrice de polysaccharides qui abritent une diversité de micro-organismes bénéfiques, dont les lactobacilles, lactocoques, leuconostocs et acétobactéries. Connu pour sa saveur crémeuse, légèrement acidulée et sa consistance plus épaisse que le lait, le kéfir présente une légère effervescence naturelle due au dioxyde de carbone produit lors de la fermentation. Le kéfir nous vient des montagnes du Caucase, où il était traditionnellement considéré comme un cadeau des divinités. Selon la légende, les grains de kéfir étaient un secret bien gardé, leur partage étant censé diminuer leur pouvoir magique. Cette boisson millénaire était réputée pour ses effets bénéfiques sur la longévité et la santé. Riche en nutriments, le kéfir contient une abondance de probiotiques, vitamines (notamment B12 et K2) et minéraux (calcium, magnésium). Les processus de fermentation augmentent sa teneur en vitamines B, améliorent la disponibilité des minéraux et génèrent des composés bioactifs comme les acides organiques et les peptides bioactifs. Le Kéfir aide à améliorer la digestion et la santé intestinale, renforce le système immunitaire, et contribue à la santé cardiovasculaire. Il pourrait également jouer un rôle dans la prévention et le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) grâce à son influence positive sur la microbiote intestinal.

Famille ou groupe : 

Probiotiques, Super Food

Principes actifs :

Ferments lactiques

Lactobacilles


Indications

Méthodologie de notation

Approbation de l'EFSA.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions constamment positives pour l'indication.
Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, et incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions positives pour l'indication.
Une ou plusieurs études randomisées ou plusieurs cohortes ou études épidémiologiques avec des conclusions positives pour l'indication.
Des études cliniques existent mais sont non contrôlées, avec des conclusions qui peuvent être positives ou contradictoires.
Absence d'études cliniques à date pouvant démontrer l'indication.


Syndrome métabolique
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Le kéfir est reconnu pour ses bénéfices métaboliques, notamment sa capacité à moduler les réponses inflammatoires. Une méta-analyse a évalué l'effet de la consommation de produits laitiers fermentés, incluant le kéfir, sur divers biomarqueurs inflammatoires. Elle a conclu à une association entre ces produits et la réduction des niveaux de la protéine C-réactive (CRP), un marqueur clé de l'inflammation. Cette diminution indique que le kéfir pourrait contribuer à atténuer l'inflammation associée à des conditions telles que les maladies cardiovasculaires et le syndrome métabolique. En outre, une étude sur des femmes en surpoids ou obèses a démontré que l'ajout de deux portions de kéfir à un régime de maintien du poids pendant huit semaines favorisait une perte de poids supérieure à celle obtenue avec le régime seul. Par ailleurs, un essai clinique contrôlé et randomisé a exploré l'impact de la consommation de kéfir sur les niveaux d'apolipoprotéine A1 (ApoA1) chez des patients atteints de syndrome métabolique. Soixante-deux participants ont été répartis pour recevoir quotidiennement soit 180 mL de kéfir, soit un volume équivalent de lait non fermenté, pendant 12 semaines. Les résultats ont révélé une augmentation significative de 3,4 % des concentrations sériques d'ApoA1 dans le groupe kéfir, tandis que ces concentrations diminuaient de 2,4 % dans le groupe lait. Une hausse des niveaux d'ApoA1 est souvent considérée comme bénéfique pour la santé cardiovasculaire, l'ApoA1 étant le principal composant des lipoprotéines de haute densité (HDL), souvent qualifiées de « bon cholestérol ».

Posologie

posologiePar voie orale

posologie180 - 1200 mL

duration12 - semaines


Infection à Helicobacter pylori
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Une petite étude clinique menée chez des patients atteints d'une infection à Helicobacter pylori montre que la prise de 250 ml de kéfir deux fois par jour pendant deux semaines augmente le taux d'éradication de H. pylori de 56 % par rapport à un lait placebo. Tous les patients recevaient également une trithérapie à base de lansoprazole, d'amoxicilline et de clarithromycine.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie500 mL

duration2 - semaines


Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin
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Le kéfir, un produit laitier fermenté, a été étudié pour ses effets potentiels dans la gestion des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, notamment la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse. Une petite étude clinique sur des adultes atteints de la maladie de Crohn a révélé que la consommation de 200 mL de kéfir deux fois par jour pendant quatre semaines réduisait les sensations de ballonnement et améliorait les symptômes globaux par rapport au début de l'étude. Cependant, ces résultats doivent être interprétés avec prudence en raison de l'absence d'un groupe témoin.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie400 mL

duration4 - semaines


Troubles de digestion
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Le kéfir, reconnu pour ses propriétés probiotiques, montre un potentiel thérapeutique prometteur dans le traitement de la dyspepsie. Une étude sur des adultes atteints de la maladie de Crohn a montré que la consommation de 200 mL de kéfir deux fois par jour pendant quatre semaines réduit significativement les sensations de ballonnement et améliore les symptômes globaux. De plus, la consommation du kéfir pendant la grossesse pourrait diminuer le risque de développer une allergie aux protéines du lait de vache chez les enfants jusqu'à trois ans. Des recherches supplémentaires, menées par Steven R. Hertzler et Shannon M. Clancy, ont démontré que le kéfir améliore la digestion du lactose et réduit les symptômes d'intolérance tels que les flatulences, suggérant une meilleure activité de la lactase dans le kéfir par rapport au lait. Une autre étude pilote en Turquie a observé une amélioration des symptômes de constipation chronique, avec une augmentation de la fréquence des selles et une accélération du transit chez les patients ayant un transit lent.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie400 mL


Propriétés


Effet digestif

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Le kéfir, naturellement riche en probiotiques, est bénéfique pour la santé digestive, comme le démontre une étude chez des patients atteints de maladies inflammatoires de l'intestin. Cette recherche a mis en lumière l'influence positive de la consommation régulière de kéfir sur la flore intestinale et la qualité de vie des patients souffrant de colite ulcéreuse et de maladie de Crohn. Le kéfir apporte des Lactobacillus, essentielles pour un microbiote intestinal équilibré. En outre, les participants ont rapporté une amélioration des symptômes digestifs tels que les ballonnements et une augmentation de la sensation générale de bien-être, indiquant non seulement une amélioration de la fonction digestive mais aussi un impact positif sur le bien-être psychologique. De plus, le kéfir a démontré une capacité à accélérer le transit colique, particulièrement chez les patients avec un transit lent. Ces effets sont probablement dus à la richesse en microorganismes du kéfir, qui agissent favorablement sur la motilité intestinale et la fonction digestive.

Usages associés

Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, Troubles de digestion

Immuno-modulateur

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Les composés bioactifs du kéfir jouent un rôle important dans la modulation du système immunitaire. Les exopolysaccharides (EPS) et en particulier le kéfiran, sont actifs contre diverses inflammations aiguës telles que la colite, en réduisant les marqueurs inflammatoires tels que le TNFα et l'IL-8. Ils interviennent en modulant les cytokines pro-inflammatoires et en inhibant des voies telles que NF-κB, essentielle dans les processus inflammatoires. Le kéfiran a montré des effets significatifs dans les modèles de colite chez la souris, atténuant la perte de poids et les dommages au tissu colique. Cette efficacité est comparable à celle des traitements médicamenteux courants comme la prednisolone. De plus, le kéfir agit sur la barrière intestinale en augmentant l'expression de protéines d'occlusion comme l'occludine et la claudine-1, renforçant ainsi l'intégrité de la muqueuse intestinale. Le kéfir a démontré également des propriétés anticancéreuses, notamment contre le cancer du sein, du côlon et du foie. Le kéfiran, a réduit la viabilité des cellules cancéreuses, avec des effets dose-dépendants observés dans diverses études in vitro.

Usages associés

Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin

Antimicrobien

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Le kéfir, grâce à ses composants bioactifs, notamment les exopolysaccharides (EPS) tels que le kéfiran, et les acides organiques comme l'acide lactique, exerce une activité antimicrobienne notable. Les EPS, principalement produits par Lactobacillus kefiranofaciens, jouent un rôle crucial dans l'inhibition de diverses souches bactériennes pathogènes en formant une barrière physique qui empêche l'invasion bactérienne et la formation de biofilms. Le kéfiran a notamment montré une efficacité contre des bactéries telles que Escherichia coli et Staphylococcus aureus, en modifiant la perméabilité de leur membrane cellulaire, ce qui perturbe leur fonctionnement normal. D'autre part, les acides organiques produits par le kéfir, notamment l'acide lactique, agissent en abaissant le pH, ce qui affecte directement la survie des bactéries pathogènes. Cet effet acidifiant inhibe la croissance de pathogènes tels que Klebsiella pneumoniae et Bacillus cereus. Les peptides bioactifs issus de la protéolyse du lait durant la fermentation du kéfir présentent aussi des propriétés antimicrobiennes en attaquant directement les membranes cellulaires des pathogènes. Ces peptides, produits par des espèces telles que Lactobacillus paracasei, sont capables de désorganiser les structures lipidiques des membranes bactériennes, conduisant à des fuites de composants cellulaires vitaux et la mort de la bactérie.


Cardiovasculaires

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Les composés bioactifs du kéfir jouent un rôle essentiel dans la modulation de la santé cardiovasculaire en influençant positivement le métabolisme du glucose et le profil lipidique. Les recherches ont démontré que le kéfir pourrait améliorer les marqueurs du diabète et de l'obésité, bien que les résultats soient parfois mixtes. Par exemple, dans des modèles murins de diabète et d'obésité, l'administration du kéfir n'a pas modifié les niveaux de glucose plasmatique, mais a réduit significativement le poids du tissu adipeux et a diminué l'expression des gènes pro-inflammatoires et de synthèse des acides gras dans les adipocytes. Cela suggère une régulation du métabolisme des acides gras dans le tissu adipeux plutôt qu'un impact direct sur les niveaux de glucose plasmatique. Par ailleurs, des études ont montré que le kéfir, particulièrement les exopolysaccharides (EPS) produits par certaines souches lactiques, possède des propriétés hypocholésterolémiantes potentielles in vitro, bien que ces effets n'aient pas été corroborés in vivo.

Usages associés

Syndrome métabolique

Densité osseuse

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Les peptides du kéfir ont montré un potentiel prometteur dans la prévention de l'ostéoporose dans une expérience chez les souris ovariectomisées, simulant la baisse des niveaux d'œstrogène comme chez les femmes ménopausées. Ces peptides augmentent significativement la densité minérale osseuse, ainsi que les propriétés mécaniques telles que le module d'élasticité et la dureté des os. Comparativement au traitement standard avec le carbonate de calcium, les peptides du kéfir ont démontré une capacité supérieure à améliorer la structure osseuse, sans montrer de synergie significative lorsqu'ils sont combinés avec le calcium.


Dosage de sécurité

Adulte à partir de 12 an(s) : 100 mL - 500 mL

Le kéfir est le plus souvent utilisé à des doses de 100 à 500 ml par jour pendant 4 semaines.

Enfant à partir de 1 an(s) :

Des recherches cliniques préliminaires suggèrent qu'une boisson contenant du kéfir est sans danger lorsqu'elle est utilisée pendant 10 jours chez des enfants âgés de 1 à 5 ans.


Interactions

Médicaments

Immunosuppresseur : interaction faible

Le kéfir contient des bactéries et levures vivantes. Théoriquement, elles pourraient poser des risques pour les sujets immunodéprimés.

Disulfirame : interaction faible

Le kéfir peut contenir de l'alcool. Théoriquement, sa consommation avec le disulfirame, médicament utilisé pour traiter l'alcoolisme, n'est pas conseillée. Cette interaction est considérée comme mineure mais mérite attention en raison de la possibilité d'effets indésirables.


Précautions

Femme enceinte : utiliser avec prudence

Les probiotiques, bien que généralement reconnus comme sûrs, peuvent comporter des risques lorsqu'ils sont consommés en grande quantité ou par des populations sensibles, comme les femmes enceintes. Il est donc conseillé aux femmes enceintes de consulter un professionnel de santé avant d'intégrer le kéfir ou tout autre nouveau produit fermenté dans leur alimentation.

Femme allaitante : utiliser avec prudence

Les données disponibles sont insuffisantes.

Déficit immunitaire : éviter

Le kéfir, connu pour ses bienfaits probiotiques, inclut des cultures de bactéries et de levures qui peuvent poser des risques théoriques pour les personnes immunodéprimées. Chez ces patients, le système immunitaire affaibli pourrait moins bien contrôler ces micro-organismes, augmentant potentiellement le risque de fongémie ou de bactériémie, c’est-à-dire la présence de champignons ou de bactéries dans le sang. Il est conseillé aux personnes immunodéprimées d'éviter la consommation de kéfir ou de l'utiliser avec prudence.